Re: [Fsfe-france] Aillagon têtede con

[Antoine Moreau]

À (At) 9:09 +0100 8/03/03, pplf écrivait peut-être (may be wrote) :
> C'est *aussi* aux artistes de se bouger, dans leur propre intérêt...

Ca arrive qq fois http://artlibre.org/news.php/55.html

Mais la question est alors d'ordre chorégraphique : les artistes
bougent. Mais "se bouger" signifie qu'ils aient une volonté qui soit
autre que ce pourquoi ils bougent naturellement dans la poursuite de
leur objet, l'art.
"Se bouger" veut dire porter crédit à l'action communicante. Pour
beaucoup d'artistes cette croyance est risible. Ils n'ont pas
entièrement tort. Le militantisme n'est pas un des beaux-arts. Si
c'était le cas, les militants eux-mêmes seraient des artistes. Je
n'ai pas vu que c'était le cas aussi. Ou très rarement.

"Dans leur propre intérêt". Que sait-on de l'intérêt des artistes ?
Qui sait ce qui peut être intéressant et profitable aux artistes ?
Les artistes auront toujours à coeur de contredire les bonnes
intentions, c'est ainsi. C'est une qualité quand on sait les
intentions bonnes des pouvoirs divers qu'ils soient révolutionnaires
ou conservateurs. C'est à prendre en compte lorsqu'on veut,
justement, sensibiliser les artistes à des questions qui ne sont pas
directement des questions d'ordre esthétique et qu'on pense qu'ils
serait utile qu'ils tiennent compte aussi de la "réalité".
Le rapport entre l'art et le social est une lutte de place : ce sont
deux points de vue absolument inconciliables. Mais il y a rapport
entendu, bien entendu.


--

        antoine

« Jamais poète n'a interprété la nature
aussi librement qu'un juriste la réalité »
Hector dans « La Guerre de Troie n'aura pas lieu » - Giraudoux