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Re: [Fsfe-france] Industrie musicale : la guerre est ouverte


From: r . alverny
Subject: Re: [Fsfe-france] Industrie musicale : la guerre est ouverte
Date: Mon, 24 May 2004 21:45:04 GMT

Bonsoir,

Jean-Baptiste Soufron écrit:

> Les biens culturels sont naturellement utilisables par tous sans préjudice 
> aux autres : ils sont non-rivaux. 

Je digresse un chouia : les biens culturels sont tous culturellement
rivaux, dans le sens où chaque individu détermine ses "choix culturels" en
fonction des perceptions qu'il a déjà d'autres.

Cette rivalité culturelle peut fort bien reposer sur un ostracisme lié à
l'acceptation ou le rejet de tel ou tel modèle économique ou créateur (ce
qu'on voit par exemple chez certains pour le logiciel libre), par exemple.

Bon, je sais, ça n'a rien à voir avec le sens de rivalité économique
entendu par JB. :)

> L'investissement dont tu parles est d'abord un investissement lié à la 
> diffusion, pas un investissement lié à la création.

Dans l'état actuel, oui. Mais un modèle rétribuant davantage la création
traiterait la logique de l'investissement sensiblement de la même façon.

Ce n'est pas parce qu'on fait abstraction des coûts de la distribution (à
tort, car elle garde néanmoins un coût, même minime), et qu'on ne considère
plus que les coûts de la création elle-même (qui sont comparativement
nettement plus faibles), que la logique de production, d'investissement (et
donc de protection de celui-ci) n'est plus la même.

> Je pense que l'obligation de devoir financer la diffusion de l'oeuvre
> est un frein à la création

C'est d'abord un frein à la connaissance de celle-ci par le public. Et par
voie de conséquence, à la création destinée à une diffusion "rapide".

> et qu'on devrait réussir à libérer la création en se contentant de
> financer les auteurs et non plus leurs diffuseurs. 

Mais une création non diffusée n'est pas avérée ; elle n'existe pas pour le
public.

Les diffuseurs jouent également (plus ou moins bien) le rôle de filtre, de
label, éventuellement d'éditeur, et permettent à un large public de s'y
retrouver dans la masse des créations.

Il se trouve juste que le numérique, le P2P (permettant techniquement à de
très petites entités, de l'individu au groupe, d'être un diffuseur, un
"label") se sont pointés au moment où l'industrie musicale est dans une
phase de concentration mondiale : deux "monstres" qui ne s'aiment pas.

romain.




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