[Fsfe-france] Re: La GNU General Public License - une licence pour les oeuvres libres

[antoine moreau]

Le 4/19/05 2:54 PM, Raphael Rousseau a peut-être écrit (may be wrote) :
> Romain d'Alverny writes:
> > Est-ce que des projets ont déjà tenté de formaliser ça, pour eux-mêmes 
> > (parce que je doute que ce soit pertinent de le faire "en général", 
> > pour l'instant du moins) ?
>
>
> La réponse à cette question serait répondre par l'affirmative à la 
> question de Romain : «S'il s'agit de vouloir trouver des principes 
> communs entre logiciels libres et oeuvres libres, ça me semble être une 
> piste. Maintenant, est-il vraiment nécessaire d'unifier tout ça...? ».
> Plutôt que de créer des imbrications compliquées entre créations 
> (oeuvres, logiciels et tout ça) soumises à des licences différentes, il 
> serait plus rationnel de mener à bien cette réflexion concernant les 
> points communs, le plus grand commun dénominateur entre logiciels et 
> autres types de créations.
> Je suis convaincu qu'une convergence est possible, qui mèle GPL et LAL 
> (qui sont plus différentes dans la lettre que dans l'esprit, et encore). 
> Pour moi, le principal obstacle est terminologique :
> - les créateurs d'ouvrages non logiciels ne se reconnaissent pas 
> derrière la notion de «logiciel»,
> - tandis que les créateurs de logiciels ne présument pas qu'une licence 
> destinée à l'Art leur conviennent.

- le droit de représentation :
Je pense comme Thomas que l'exécution d'un programme est analogue au 
droit de représentation d'une oeuvre (le droit patrimonial existe quand 
bien même il serait cédé).
Le logiciel est une oeuvre de l'esprit (catégorie "oeuvre littéraire"), 
le droit patrimonial s'applique et donc le droit de représentation lors 
de son éxécution. ianal, à vérifier donc.

- la convergence GPL et LAL :
Oui, c'est sûrement une piste valable à envisager. Pour des raisons 
culturelles (et notamment pour ne pas être pris par ce concept 
rétrograde d'"industrie culturelle"). Nous ne sommes plus au moment de 
la révolution industrielle. Avec le logiciel libre et l'art libre nous 
sommes dans la pratique d'une économie et d'une culture 
post-industrielle. Elle s'affirme de jours en jours sous toutes formes 
avec l'utlisation de logiciels qui ont des effets culturels 
immédiatement visibles (créations d'images, de textes, de sons, etc) et 
logiciels qui permettent l'échange des données.

C'est là qu'il y a convergence entre le logiciel libre et l'art libre : 
créations contemporaines qui ne répondent plus à la fabrication née avec 
 l'industrie du 19eme siècle. Aujourd'hui nous allons (et nous sommes 
déjà) dans une économie de services, une culture sociale, un art 
relationnel, une esthétique du banal, de l'invisible, etc.
Nous ne pouvons plus raisonner avec des pensées qui ne comprennent pas 
le rapport entre la mécanique et l'esthétique (Simondon a bien montré ça 
dés les années 50), nous ne pouvons plus comprendre l'esthétique comme 
"un supplément d'âme", un truc décoratif qui ne fonctionne pas.
Nous avons affaire à une seule et même chose, c'est un phénomène 
culturel unique qui saisi en même temps la machine et ses affects.
Et avec des conséquences et liaisons qui touche le politique, 
l'économie, la vie quotidienne.
Croit-on qu'une politique par exemple se mène sans chants ? Sans 
couleurs ? Sans formes ? Sans affects ? Sans mythologie même ?
D'une façon certaine, nous nous éparpillons et dépensons beaucoup de 
notre énergie en oeuvrant dans des catégories qui, pensons-nous, n'ont 
pas de rapport entre elles. C'est une façon (pour la "main invisible" 
meta-culturelle) de caser les pratiques, de les diviser et d'avoir 
pouvoir sur elles.

Le cas du jeu vidéo est intéressant car il est sans doute l'objet de 
cette convergence : il allie logiciel et données (images, sons, textes). 
Et si c'était, justement, avec les juex vidéos que cette convergence 
allait s'affirmer ? Du jeu vidéo comme méta-oeuvre libre (sous tout 
rapport). Ce n'est pas un logiciel classique, ce n'est pas une oeuvre 
d'art classique, c'est les deux à la fois (avec le dépassement de ces 
catégories), c'est aussi une pratique culturelle contemporaine dont on 
n'imagine pas encore l'avenir dans la cité (du jeu vidéo comme pratique 
sociale, instrument d'existence, hyper jeu de rôles, etc...)

L'alliance de la LAL et de la GPL, si on entend bien "la petite musique" 
(expression Célinienne) qui bruit aujourd'hui dans la culture libre (art 
et logiciel), paraît évidente. Et même : intrinsèque à la GPL et la LAL. 
Je ne serait pas surpris que ça arrive un jour. Le Libre c'est un projet 
culturel, non ?...


Maintenant :
Est-ce posible d'envisager ça aujourd'hui ? Comment ? L'idée d'une 
méta-licence GPL-LAL ?


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antoine moreau