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Re: [Fsfe-france] Industrie musicale : la guerre est ouverte


From: Manuel Leclerc
Subject: Re: [Fsfe-france] Industrie musicale : la guerre est ouverte
Date: Tue, 25 May 2004 12:11:49 +0200

Jean-Baptiste Soufron a écrit :

> > La façon, simple, dont je vois les choses est la suivante :
> > l'immense majorité des oeuvres qui existent aujourd'hui
> > existent parce que des capitaux ont été investi. Le métier
> > d'éditeur, ou de producteur, est comparable à celui
> > d'investisseur en capital risque. Il s'agit de faire 10 paris,
> > d'en perdre 9 et d'en gagner 1. Normalement, les gains sur le
> > pari gagné sont supérieurs aux pertes sur les paris perdus. Le
> > bilan est AUSSI que 10 oeuvres ont été produites. Oui, je sais,
> > je résume.
>
> C'est la façon dont l'industrie culturelle défend son modèle
> économique, mais celui-ci ne reflète pas la réalité de l'économie
> de la création, il n'est qu'un modèle restrictif adopté à une époque
> où d'autres modèles n'étaient pas applicables.

J'aimerais comprendre la signification de "ne reflète pas la réalité
de l'économie de la création"...
Il me semble que les livres que je lis, les disques que j'écoute, les
films que je vois SONT produits en utilisant ce modèle. De quelle
"réalité" parles-tu ?

> Les biens culturels sont naturellement utilisables par tous sans
> préjudice aux autres : ils sont non-rivaux.

Nous ne vivons pas à l'intérieur d'une théorie mathématique. J'attache
peu d'importance aux propriétés abstraites de ce type.

> L'investissement dont tu parles est d'abord un investissement lié à
> la diffusion, pas un investissement lié à la création.

Le fait qu'il faille aussi investir pour diffuser ne change pas grand
chose. Il faut investir pour qu'une oeuvre existe. A partir de là, si
un investissement peut être rentable, il est possible qu'il ait lieu.
Si on sait par avance qu'il est à fond perdu, il n'a pas lieu. Mais
tu as l'air de penser qu'au fond l'argent des éditeurs/producteurs ne
sert à rien. Je trouve ça un peu surprennant quand même. Il me semble
que sans éditeur/producteur, chaque artiste va se retrouver son
propre éditeur/producteur personnel (et va aller rendre visite à
son banquier). Est-ce que cela va être bénéfique aux artistes et
à la production culturelle en générale ? Et puis quand bien même !
Comment l'artiste qui s'auto-produit et s'auto-édite est-il sensé
s'y retrouver sans monopole sur ses oeuvres ?

> Le modèle économique classique que tu défends est un modèle économique
> qui protège la diffusion, pas la création.

Je crois que la création peut avoir lieu si la diffusion peut être
rentable.

Et disons aussi qu'une création non diffusée, c'est un peu dommage.
Et disons encore que "nous sommes tous des artistes, à vos pages perso !"
ça m'enthousiasme moyennement. Editeur/producteur, ce n'est quand même
pas _QUE_ finance et marketing :-)

Bref laisser les artistes seuls face au vaste monde, fût-il Ternetisé,
ça me paraît un peu léger.

> On peut maintenant choisir de nouveaux modèles économiques qui
> protègent plus la création sans obligatoirement protéger également la
> diffusion.

Ha ? Quels nouveaux modèles économiques ?
Au fond, c'est le point important, et j'aurais aussi bien faire un post
de deux lignes juste avec cette question :-)
(désolé pour le bruit)

> Je n'ai pas la prétention d'aller au-delà des capacités d'analyse
> économique que m'autorise ma culture générale, mais tu trouveras
> ici une analyse qui appuie sérieusement mon point de vue :
>
> http://www.fing.org/index.php?num=4864,2

C'est un document très intéressant, j'ai l'impression que c'est une
sorte de condensé de toutes les problématiques, une compilation des
arguments d'un des camps. Je ferais un message séparé dans la
liste pour ce lien.

> > Si tu supprimes l'unique source de revenu, payer pour voir,
> > payer pour entendre, payer pour lire, tu vas bien entendu faire
> > faire un pas de géant à la société, puisque plein de choses qui
> > étaient payantes vont devenir gratuites. Bravo. Mais tu sembles
> > ne te poser aucune question sur les conséquences en termes de
> > production.
> >
> > Je maintiens ce que je t'ai déjà dit : ton soit-disant progrès de
> > la société va aboutir à ce que les oeuvres ne soient plus financées
> > par des capitaux rémunérés par les ventes directes, mais par autre
> > chose (bénévolat, mécénat, sponsoring, fond public, rémunération
> > par produits dérivés, etc.). Je n'aime pas ça.
>
> Moi, j'aime plutôt ca! Je ne le cache pas. Je pense que l'obligation
> de devoir financer la diffusion de l'oeuvre est un frein à la création
> et qu'on devrait réussir à libérer la création en se contentant de
> financer les auteurs et non plus leurs diffuseurs.

"réussir à libérer la création" ? Ca veut dire quoi ?

Enfin, pourquoi pas, mais qui finance qui et pourquoi ?

> > Cette réaction, j'en approuverai le principe, sur le fond, et je
> > ne serais pas le seul : il faut _arrêter_ de croire que toute
> > personne qui voit dans le piratage par P2P un vrai problème,
> > n'est qu'un suppôt des majors ou un imbécile.
>
> Tout de même, je ne t'ai jamais traité de suppôt des majors ni
> d'imbécile :)

Oui, excuse moi, ça ne t'était pas adressé.

C'est que les réactions des gens sur ces sujets sont parfois un
peu binaire :-)

-- 
I have systematically eliminated all references to "software", because
some people disagree about what it means.
                                                 --Andrew Suffield





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