>>
>> Déjà par simple
courtoisie.
>
> Si j'achète une voiture, je n'ai pas à demander
l'autorisation au constructeur si j'ai envie de la repeindre ou de modifier
le design et puis la revendre.
Ca n'est pas pareil du tout. Ce
que tu dis, c'est comme si tu parlais
d'acheter un CD, le repeindre et le
revendre. Ben ça, tu peux ! Dans
le cas de la voiture, tu n'as pas le
droit de fabriquer une voiture en
copiant le design d'un modèle existant
et dire que c'est toi qui l'a
inventée.
C'est un très bon exemple
que tu as trouvé là ! Mais qui dessert ton
propos. Mettons que tu achètes
ta voiture 10000 euros. Tu la
customises, puis tu la revends, mettons
12000 euros. Tu as donc gagné
2000 euros dans l'affaire. Ces 2000 euros,
c'est ton bénéfice, et
c'est ce qui te reviens pour ton travail, ta
création. Mais les 10000
euros de base, sont bien allé dans la poche du
concepteur original.
Après, tu peux bien décider que tu as trouvé un
créneau, et commencer
à faire un vrai commerce avec ton idée. Mais à
chaque fois tu vas
devoir acheter le véhicule original, à chaque fois
!
C'est la même chose avec une chanson. Si tu crées un
nouvel
arrangement, tu dois payer le "véhicule" original à chaque vente,
mais
tu tires bénéfice de tes améliorations, avec ta part en
tant
qu'arrangeur.
Ce qui te dérange, dis-tu, c'est le fait de
devoir demander
l'autorisation. Je trouve aussi que c'est un peu
problématique. Mais
cela n'a rien à voir avec le droit d'auteur, mais
plutôt avec le fait
de garder le contrôle de sa création.
Je ne vois pas en quoi c'est différent. D'un point de vue subjectif,
ça peut l'être, mais ce n'est pas différend dans l'absolu.
Ton analogie est meilleurs que la mienne, mais elle n'exige cependant pas
l'autorisation du concepteur de la voiture pour le faire.
> Si j'achète un PC, je peux changer les composants
pour l'améliorer sans devoir demander l'autorisation.
Bien
entendu. Tout comme tu peux changer l'égalisation sur ta chaîne
hifi. Ou
décider de copier le contenu de ton CD sur ton lecteur MP3
pour écouter
les chansons dans un autre ordre. Mais tu ne peux pas
revendre une copie
de ton CD tout en gardant l'original. C'est
discutable, je suis d'accord.
Mais c'est toi qui compares des choses
qui ne sont pas tout à fait
comparable. Tu fais ce que tu veux de
l'objet physique, mais pas de
l'oeuvre.
Mauvaise analogie. Si tu changes le µproc, la carte graphique ou la carte
mère, c'est pas pareil que modifier le réglage.
Si tu trouves l'analogie pertinente, alors comparer l'amélioration d'un
PC ou d'une voiture à l'amélioration d'une musique l'est encore plus
> Pourquoi, lorsque j'achète un livre, si je change une
partie du contenu sans l'autorisation de l'auteur, je suis hors la loi ?
Pour moi, c'est une différence qui n'est due qu'à une mystification de
l'art.
Parce que tu achètes le livre, pas l'oeuvre !
Construction d'esprit concernant quelque chose de totalement
abstrait.
Le livre, comme livre, appartient à l’auteur, mais comme pensée, il
appartient - le mot n’est pas trop vaste - au genre humain. Toutes les
intelligences y ont droit. Si l’un des deux droits, le droit de l’écrivain et
le droit de l’esprit humain, devait être sacrifié, ce serait, certes, le droit
de l’écrivain, car l’intérêt public est notre préoccupation unique, et tous,
je le déclare, doivent passer avant nous.
Victor HUGO (1878) in Discours d’ouverture du congrès
>> Mais pourquoi voudrait tu gagner la totalité des
droits là-dessus, alors que tu n'as fais que "d'améliorer" un truc existant.
Si tu veux la totale, ben écris-la toi-même, la daube originelle
!
>
> Le problème n'est pas une question de faire plus d'argent,
mais de devoir demander l'autorisation à quelqu'un qui a eu un
monopole sur l'exploitation de son œuvre qu'il n'aurait pas si ce privilège
n'existait pas et peut la refuser.
Je ne comprends pas cette
phrase. C'était peut-être un peu tard quand
tu l'as écrite ?
C'est pourtant clair ou alors, c'est que tu confonds droit d'auteurs et
royalties.
> Prend par exemple le cas des worksongs. Ces chansons
composées par les esclaves noirs aux USA. Le premier à les mettre sur disque
possédait le copyright et pouvait empêcher toute autre
interprétation.
Oui, ben justement, c'est dégueulasse ! Tu
confirmes là, le bien fondé
des droits d'auteur.
Au contraire, ça démontre des problèmes qu'ont apporté le droit d'auteur,
car il s'agit de chanson populaires que personne n'avait déposées et pour
lesquelles il n'y avait aucune possibilité de connaître l'auteur.
Le DA a permis à un usurpateur d'avoir un tel monopole.
> Tu peux me dire quelle musique ne s'est pas faite sur une
musique passée ? Sur 12 notes, un certain nombres de dispositions
rythmiques, es-tu certain que ta musique est réellement originale ? Tout le
monde a des influences, que ce soient des influences musicales ou d'autres
influences contextuelles dues aux conditions sociales, économiques,
politiques,…
Mais c'est sûr ! Je revendique même mes influences
! Et c'est ainsi
que je vois le concept d'amélioration que tu défends. Je
crée une
nouvelle musique, influencée par des dizaines d'autres. Mais
peut-être
que j'y ajouter un ou deux trucs bien à moi. Ou que simplement
je
réalise un métissage nouveau. Tout cela est inconscient bien
entendu.
Mais je pense que c'est ainsi que la musique évolue. Mais
être
influencé par une musique est tout de même différent de reprendre
une
musique existante, sans rien demander à personne, et la publier
en
affirmant en être l'auteur.
Pourquoi donc ? Tu te bases pourtant sur le travail d'autres, qui ont
inventé des styles et ont été influencé eux mêmes par d'autres, pour faire ton
propre travail.
> Enfin, tu es compositeur, je comprends que tu estime
mériter ce droit, tout comme la noblesse de l'ancien régime estimait mériter
leurs droits.
Ça c'est la phrase du jour à mettre dans le
bêtisier de la liste.
C'est justement parce qu'on a renversé la noblesse
de l'ancien régime
que ce genre de droits existent...
Au contraire. Les droits d'auteurs ont été à la base un monopole accordé
par le roi depuis la renaissance.
> Mais sache que cela se fait au détriment d'autres, sinon
tu ne gagnerais pas plus de revenus grâce à ça.
Au
détriment, je ne crois pas.... Les revenus obtenus par les
droits
d'auteur sont proportionnels au plaisir que mes musiques procurent
à
leurs auditeurs. Si mes musiques ne plaisent pas, je ne gagne pas
un
sou de droit d'auteur.
C'est donc un contrat entre diffuseur et toi.
Mais le problème est que tu imposes unilatéralement tes termes dans ce
contrat en estimant qu'ils conviennent à l'auditeur alors qu'ils t'arrangent
certainement.
Des contrats que la loi te permet d'imposer à d'autres et pour lesquels
tu ne pourrais le faire sans le support de la coercition que supposent ces
lois.
Ce n'est donc pas un contrat consenti.
Et ce que tu dis serait alors valable pour n'importe quel
métier. Le
boulanger me demande de l'argent pour son pain ? Mais c'est à
mon
détriment, quel horreur !
Non, c'est car il s'agit là d'un échange monnaie-pain qui se fait par le
consentement mutuel.
Tu compares deux choses différentes.
L'une t'avantage au détriment de l'autre, la seconde avantage les deux
personnes.
C'est là la différence entre la liberté et la contrainte.
>>
>> Tu peux reprendre toutes les musiques que
tu veux, les modifier tant que tu veux. Le problème c'est si tu veux gagner
à ton tour de l'argent là-dessus.
>
> De toutes façons, tant que
je ne le fais pas publiquement, tu es incapable de savoir ce que je fais de
ta musique, non ? À moins que tu m'aies incrusté à mon insu une puce dans la
tête.
Ben oui, mais tant que tu ne le fais pas publiquement il
n'y a aucun
souci ! Rien ne t'interdit, encore une fois de modifier
toutes les
musiques que tu veux tranquillement dans ton home-studio
!
Ce n'est pas que ce n'est pas interdit, c'est seulement impossible pour
l'auteur de savoir ce que font les gens chez eux.